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Par macedoine le 5 Mai 2020 à 11:30
Fleurs arrosées
Par les rosées
Du mois de mai,
Que je vous aime !
Vous que parsème
L'air embaumé !
Par vos guirlandes,
Les champs, les landes
Sont diaprés :
La marguerite
Modeste habite
Au bord des prés.
Le bluet jette
Sa frêle aigrette
Dans la moisson ;
Et sur les roches
Pendent les cloches
Du liseron.
Le chèvrefeuille
Mêle sa feuille
Au blanc jasmin,
Et l'églantine
Plie et s'incline
Sur le chemin.
Coupe d'opale,
Sur l'eau s'étale
Le nénufar ;
La nonpareille
Offre à l'abeille
Son doux nectar.
Sur la verveine
Le noir phalène
Vient reposer ;
La sensitive
Se meurt, craintive,
Sous un baiser.
De la pervenche
La fleur se penche
Sur le cyprès ;
L'onde qui glisse
Voit le narcisse
Fleurir tout près.
Fleurs virginales,
A vos rivales,
Roses et lis,
Je vous préfère,
Quand je vais faire
Dans les taillis
Une couronne
Dont j'environne
Mes blonds cheveux,
Ou que je donne
A la Madone
Avec mes vœux.(1810-1876)
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Par macedoine le 24 Décembre 2012 à 10:30
Chaque bougie a comme une âme
Qui vit, palpite dans la flamme...
Il semble même quelques fois
Qu'on entend de subtiles voix.
C'est que chacune a son langage.
La blanche dit : «Sois pur et sage!
Garde propre ton vêtement,
Garde ton coeur également!»
La bleue exhorte avec tendresse
Au pardon, à la gentillesse.
La verte, emblême d'espérance
Nous déclare : «Ayez confiance!»
La rouge célèbre la joie.
Elle nous dit : «Il faut qu'on voit
Sur vos visages radieux
Resplendire le bonheur des cieux!»
Puis la jaune, couleur d'étoile,
Rayonne ardent et nous dévoile
Le secret d'un profond bonheur
C'est d'aimer Dieu, de tout son coeur!
M. Chalière
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Par macedoine le 26 Novembre 2012 à 20:04
Djeha-Hoja dit un jour à son fils, alors qu'il atteignait sa douzième année :
- Demain, tu viendras avec moi au marché.
Tôt le matin, ils quittèrent la maison.Djeha-Hoja s'installa sur le dos de l'âne, son fils marchant à côté de lui. A l'entrée de la place du marché, Djeha-Hoja et de son fils furent l'objet de railleries acerbes :
- Regardez-moi cet homme, il n'a aucune pitié !Il est confortablement assis sur le dos de son âne et il laisse son jeune fils marcher à pied.
Djeha-Hoja dit à son fils :
- As-tu bien entendu ?Demain tu viendras encore avec moi au marché !
Le deuxième jour, Djeha-Hoja et son fils firent le contraire de la veille : le fils monta sur le dos de l'âne et Djeha-Hoja marcha à côté de lui.A l'entrée de la place, les mêmes hommes étaient là, qui s'écrièrent
- Regardez cet enfant, il n'a aucune éducation, aucun respect envers ses parents.Il est assis tranquillement sur le dos de l'âne, alors que son père, le pauvre vieux,
est obligé de marcher à pied !
Djeha-Hoja dit à son fils :
- As-tu bien entendu ?Demain tu viendras de nouveau avec moi au marché !
Le troisième jour, Djeha-Hoja et son fils sortirent de la maison à pieden tirant l'âne derrière eux, et c'est ainsi qu'ils arrivèrent sur la place.
Les hommes se moquèrent d'eux :
- Regardez ces deux idiots, ils ont un âne et ils n'en profitent même pas.Ils marchent à pied sans savoir que l'âne est fait pour porter des hommes.
Djeha-Hoja dit à son fils :
- As-tu bien entendu ?Demain tu viendras avec moi au marché !
Le quatrième jour, lorsque Djeha-Hoja et son fils quittèrent la maison,ils étaient tous les deux juchés sur le dos de l'âne.
A l'entrée de la place, les hommes laissèrent éclater leur indignation :
- Regardez ces deux-là, ils n'ont aucune pitié pour cette pauvre bête !
Djeha-Hoja dit à son fils :
- As-tu bien entendu ?Demain tu viendras avec moi au marché !
Le cinquième jour, Djeha-Hoja et son fils arrivèrent au marché portant l'âne sur leurs épaules.Les hommes éclatèrent de rire :
- Regardez ces deux fous, il faut les enfermer.Ce sont eux qui portent l'âne au lieu de monter sur son dos.
Et Djeha-Hoja dit à son fils ;
- As-tu bien entendu ?Quoi que tu fasses dans ta vie, les gens trouveront toujours à redire et à critiquer.
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Par macedoine le 28 Février 2012 à 08:00
Nous sommes faits pour aimer...
comme les oiseaux pour chanter,
comme les fleurs pour parfumer,
comme les fleuves pour couler.Nous sommes faits pour donner...
comme la source pour étancher,
comme l'ombre pour rafraîchir,
comme l'arbre pour protéger.Nous sommes faits pour rire...
comme la ballerine pour danser,
comme le clown pour pirouetter,
comme l'enfant pour sauter.Nous sommes faits pour compatir...
comme la maman pour consoler,
comme le grand-frère pour rassurer,
comme le voisin pour écouter.Nous sommes faits pour grandir...
comme l'herbe pour verdir,
comme le blé pour pousser,
comme le ciel pour bleuir.Jules Beaulac, Des gens et des choses, L'Essentiel 1993
http://public.ntic.qc.ca/jbeaulac/nous_sommes_faits.htm
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Par macedoine le 17 Février 2012 à 23:15
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite,
dans l’ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite,
sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite,
sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.
De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite,
de pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite ! Il a filé !
Paul Fort
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Par macedoine le 23 Septembre 2011 à 22:00
"Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remonter la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connait le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots"Julos Beaucarne, Femmes et hommes
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Par macedoine le 11 Septembre 2011 à 08:00
C'est à vous que je parle, homme des antipodes,
je parle d'homme à homme
avec le peu en moi qui demeure de l'homme,
avec le peu de voix qui me reste au gosier ;
mon sang est sur les routes, puisse-t-il, puisse-t-il
ne pas crier vengeance...
Un jour viendra, c'est sûr, de la soif apaisée,
nous serons au-delà du souvenir, la mort
aura parachevé les travaux de la haine,
je serai un bouquet d'orties sous vos pieds ;
alors, eh bien, sachez que j'avais un visage
comme vous, une bouche qui priait comme vous.
Quand une poussière entrait, ou bien un songe,
dans l'oeil, cet oeil pleurait un peu de sel.
Et quand
une épine mauvaise égratignait ma peau
il y coulait un sang aussi rouge que le vôtre.
Certes, tout comme vous j'étais cruel, j'avais
soif de tendresse de puissance,
d'or, de plaisir et de douleur.
Tout comme vous j'étais méchant et angoissé,
solide dans la paix, ivre dans la victoire
et titubant, hagard, à l'heure de l'échec ...
Et pourtant, non.
Je n'étais pas un homme comme vous.
Vous n'êtes pas nés sur les routes,
personne n'a jeté à l'égout vos petits
comme des chats encore sans yeux,
vous n'avez pas erré de cité en cité,
traqué par les polices,
vous n'avez pas connu les désastres, à l'aube
les wagons à bestiaux,
et le sanglot amer de l'humiliation,
accusé d'un délit que vous n'avez pas fait,
du crime d'exister,
changeant de nom et de visage
pour ne pas emporter un nom qu'on a hué,
un visage qui avait servi à tout le monde
de crachoir !
Un jour viendra sans doute, où ce poème lu
se trouvera devant vos yeux.
Il ne demande rien ! Oubliez-le, oubliez-le !
Ce n'est qu'un cri, qu'on ne peut pas mettre dans un poème
parfait : avais-je le temps de le finir ?
Mais quand vous foulerez ce bouquet d'orties
qui avait été moi, dans un autre siècle,
en une histoire qui vous semblera périmée,
souvenez-vous seulement que j'étais innocent
et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là,
j'avais eu, moi aussi, un visage marqué
par la colère, par la pitié et la joie,
un visage d'homme, tout simplement.
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Par macedoine le 10 Septembre 2011 à 08:00
Un loup, voyant un agneau qui buvait à une rivière,
voulut alléguer un prétexte spécieux pour le dévorer.
C'est pourquoi, bien qu'il fût lui-même en amont,
il l'accusa de troubler l'eau et de l'empêcher de boire.
L'agneau répondit qu'il ne buvait que du bout des lèvres,
et que d'ailleurs, étant à l'aval,
il ne pouvait troubler l'eau à l'amont.
Le loup, ayant manqué son effet, reprit :
"Mais l'an passé tu as insulté mon père.
- Je n'étais pas même né à cette époque", répondit l'agneau.
Alors le loup reprit :
"Quelle que soit ta facilité à te justifier, je ne t'en mangerai pas moins".
Esope
Cette fable montre qu'auprès des gens décidés à faire le mal
la plus juste défense reste sans effet.
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Par macedoine le 18 Juin 2011 à 11:58
Sur une assiette bien ronde en porcelaine réelle
une pomme pose
Face à face avec elle
un peintre de la réalité
essaie vainement de peindre
la pomme telle qu'elle est
mais
elle ne se laisse pas faire
la pomme
elle a son mot à dire
et plusieurs tours dans son sac de pomme
la pomme
et la voilà qui tourne
dans une assiette réelle
sournoisement sur elle-même
doucement sans bouger
et comme un duc de Guise qui se déguise en bec de gaz
parce qu'on veut malgré lui lui tirer le portrait
la pomme se déguise en beau bruit déguisé
et c'est alors
que le peintre de la réalité
commence à réaliser
que toutes les apparences de la pomme sont contre lui
et
comme le malheureux indigent
comme le pauvre nécessiteux qui se trouve soudain à la merci de n'importe quelle association bienfaisante et charitable et redoutable de bienfaisance de charité et de redoutabilité
le malheureux peintre de la réalité
se trouve soudain alors être la triste proie
d'une innombrable foule d'associations d'idées
Et la pomme en tournant évoque le pommier
le Paradis terrestre et Ève et puis Adam
l'arrosoir l'espalier Parmentier l'escalier
le Canada les Hespérides la Normandie la Reinette et l'Api
le serpent du Jeu de Paume le serment du Jus de Pomme
et le péché originel
et les origines de l'art
et la Suisse avec Guillaume Tell
et même Isaac Newton
plusieurs fois primé à l'Exposition de la Gravitation Universelle
et le peintre étourdi perd de vue son modèle
et s'endort
C'est alors que Picasso
qui passait par là comme il passe partout
chaque jour comme chez lui
voit la pomme et l'assiette et le peintre endormi
Quelle idée de peindre une pomme
dit Picasso
et Picasso mange la pomme
et la pomme lui dit Merci
et Picasso casse l'assiette
et s'en va en souriant
et le peintre arraché à ses songes
comme une dent
se retrouve tout seul devant sa toile inachevée
avec au beau milieu de sa vaisselle brisée
les terrifiants pépins de la réalité.Prévert
chanté par Yves Montand
1 commentaire -
Par macedoine le 24 Janvier 2011 à 00:12
J'ai toujours aimé Gilbert Bécaud,
et cette chanson plus particulièrement
.....
On enterra son étoile
On enterra son étoile
Dans un grand champ
Dans un grand champ
Dans un grand champ de blé
________
Et c'est pour ça que l'on trouve
Et c'est pour ça que l'on trouve
Dans ce grand champ
Dans ce grand champ
Dans ce grand champ, des bleuets
La, la, la...
5 commentaires
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